Dysplasie
Intro:
Au sens étymologique, le terme dysplasie désigne toutes les lésions résultant d’une
anomalie du développement, pendant la période embryonnaire et/ou pendant la croissance,
d’un tissu, d’un organe, ou d’une partie du corps (grec: dys - anomalie, platein - construire).
Chez le chien, c’est essentiellement pendant la croissance, sous l’influence de facteurs
génétiques surtout (et principalement une laxité articulaire excessive), mais aussi
environnementaux, qu’apparaissent des changements pathologiques qui souvent mèneront à
une dégénérescence articulaire (arthrose).
Explication:
La dysplasie de la hanche est une maladie
génétique, héréditaire, dont l’expression
et la progression sont influencées par des
facteurs environnementaux.
De nombreux gènes sont impliqués dans
le développement de l’affection, avec un
“effet de seuil”: il faut l’addition d’un
certain nombre de gènes défavorables
pour que la maladie s’exprime.
Cette notion de seuil explique le fait que deux
chiens radiologiquement indemnes peuvent
avoir des descendants dysplasiques. Chacun
des parents peut en effet avoir un certain
nombre de gènes défavorables, en nombre
insuffisant pour que la maladie s’exprime, mais
la répartition des gènes peut donner un
descendant pour lequel le seuil au delà duquel
la maladie s’exprime est atteint.
Parmi tous ces gènes, qui ne sont pas
encore déterminés, il apparaît que l’un est
prépondérant, donnant une laxité
articulaire excessive, indispensable pour
que la maladie se développe.
D’autres gènes prédéter mineront la
configuration du bassin (forme, structure,
relations anatomiques de l’articulation coxofémorale, innervation, localisation et
importance des masses musculaires,
développement et forme de la tête et du col
fémoral, angulation entre le col fémoral et le
fémur, cavité acétabulaire - profondeur,
recouvrement dorsal), et, s’ils sont
défectueux, favoriseront le développement
d’une dysplasie de la hanche, avec toujours
comme facteur majeur une laxité articulaire
excessive.
Influence des facteurs environnementaux:
*Suralimentation pendant les 6 premiers mois
Elle augmente la vitesse de
croissance et le risque d’excès de
poids
*Excès de calcium et de vitamine D
Diminuent l’activité
ostéoclastique, retardent
l’ossification endochondrale
et le remodelage osseux
*Equilibre électrolytique de la ration alimentaire
La teneur de la ration alimentaire en
anions non mesurés peut influer sur le
volume de liquide synovial et ainsi sur la
stabilité articulaire
*Exercices violents
Sauts, galopades excessives et autres
contraintes excessives favorisent l’apparition
de lésions sur le cartilage articulaire et le
remodelage d’une hanche ayant déjà une
certaine laxité
*Exercice insuffisant
Une activité physique normale (vie
quotidienne dans le jardin, balades à pied,
natation) diminue le risque de surpoids, et
favorise le développement de la masse
musculaire s’opposant à la laxité articulaire
et stabilisant la hanche
*Traumatismes
Une luxation coxo-fémorale traumatique (rare) chez le
chiot pourra altérer le développement de la hanche
Inversement, un traumatisme (fracture, entorse) sur un
membre postérieur, donnant une boiterie avec report du
poids sur l’autre hanche, pourra favoriser l’apparition
d’une dysplasie sur la hanche supportant
momentanément un poids et des contraintes excessifs.